OUDADEN

Bienvenue sur mon blog consacré au groupe OUDADEN

Le groupe Oudaden (interview & biographie)

Oudaden

Les ambassadeurs de la chanson amazighe de Souss

 

Écrit par Anir

OudadenLors de leur passage à Paris pour animer la soirée organisée par l’Association Toulwa, le 17 mai 2009, Mohamed Jemoumekh, membre du groupe Oudaden,  a eu la gentillesse d’accorder exclusivement à l’équipe d’Amazighnews une rencontre conviviale pour nous parler du parcours du groupe Oudaden. Nous voulons partager ce moment avec nos visiteurs et nous leur proposons cet article élaboré et remanié par Anir à partir des éléments avancés par le porte-parole d’Oudaden. Nous remercions Mohamed Jemoumekh et tous les membres du groupe Oudaden.

L’Amarg, en Tachlhit, l’amazighe du sud du Maroc, a un double sens à la fois, la poésie chantée mais aussi la nostalgie. Il a joué et joue encore un rôle primordial dans la préservation et la transmission de la langue amazighe. Dans ce sens, cet article entend tracer le parcours du groupe Oudaden (Mouflons), son expérience, son style, ses spécificités et son rôle dans la promotion de la langue amazighe et la rénovation de la musique de Souss. Une rénovation, même s’elle peut être contestée par les uns ou les autres, mérite d’être signalée.

Le contexte de la naissance d’Oudaden

Groupe Oudaden
Les prémices de la constitution du groupe Oudaden ont vu le jour à partir de 1978-1979 à Bensergao, l’un des quartiers de la banlieue d’Agadir. A côté de Dcheira, Inezgane, Tarrast, Lemzar, ces quartiers ont connu, depuis la fin des années soixante, une effervescence de troupes de musiques qualifiées de modernes. Initiées par les précurseurs de ce style autour du groupe Tabghaynouzt (étoile d’araignée) à Dcheira, d’autres groupes ont vu le jour comme Laqdam (les pats) à Tarrast, Ait Elaati à Lemzar ou le groupe Imurign et bien évidement les deux fameuses troupes, Izenzaren (rayons de soleil) et Ousman (les éclairs) qui marquent l’apogée de cette mouvance musicale amazighe des jeunes. Atteints par le vent des années soixante dix et  soucieux de rénover la musique de Souss, dominée jusqu’alors par le style des Rways, il décide de chanter autrement. De leur côté, les Rways n’hésitaient guère à exprimer leur opposition face à la montée de ce nouveau style qu’ils qualifiaient d’étrange à la tradition musicale de la région. En dehors des positions exprimées par chacun sur le style qu’il préfère, la musique reste très présente dans la vie des habitants de la région. Aziz Chamekh l’a bien décrit avec beaucoup d’humour en disant «Dans cette région, rare qu’on trouve un jeune qui ne joue point sur un instrument, tout le monde est musicien» 1 . Mais un paradoxe mérite d’être signalé. «Si tout le monde aime la musique, personne ne veut que son fils soit chanteur », confirme Mohamed Jemoumekh, membre du groupe Oudaden. Il me semble que c’est le contexte citadin qui a imposé cette vision négative au chanteur alors que l’Aneddam ou l’Amdyaz (Poète) garde un statut privilégié dans les sociétés ‘’traditionnelles’’. Le poète est le porte-parole de la tribu et emblème de son honneur. Par son statut, il peut déclencher une guerre comme il peut négocier la paix.

Dans ce contexte, les fondateurs d’Oudaden, Abdallah Elfoua, Ahmed Elfoua, Laarbi Amhal et Mohamed Jemoumekh, ne faisaient pas l’exception. Ils étaient une dizaine de jeunes, issus de différentes régions de Souss comme Taghjjijt, Tamraght, Lemzar et âgées entre 18 et 25 ans. Liés par le voisinage et l’appartenance au même quartier, ils s’amusaient à jouer sur quelques instruments musicaux, (banjo, guitare, tam tam, tagnza) qu’ils ont achetés avec leurs propres moyens. Avec le temps, leurs talents s’affichent et allèrent même jusqu’à assurer l’animation de petites soirées entre amis ou quelques fêtes familiales. Un feel-ing passait entre les membres qui composent la troupe actuelle. «Au début, c’était un simple jeu de gamins, ça ne m’est jamais venue à l’esprit qu’on peut arriver à ce niveau-là», affirme Abdallah Elfoua 2 . Pour commencer, ils ont choisi l’appellation Adjaren (Voisins) qui n’a pas durée longtemps, avant qu’Abdallah Elfoua propose le nom d’Oudaden. Pour M. Jemoumekh, ce nom  symbolise la dignité amazighe car le mouflon, revêt d’un charisme, aime la liberté et n’accepte pas l’humiliation.
Entre 1979 et 1985 le groupe anime plusieurs soirées sans qu’il pense à enregistrer un album. Il acquit une certaine notoriété dans toute la région grâce à ses différentes prestations mais surtout grâce aux enregistrements effectués par le public via les magnétophones traditionnels. Ainsi, les chansons d’Oudaden circulaient d’une cassette à l’autre et se vendaient ‘’au noir’’. On comptait jusqu’à 300 enregistrements, avance Jemoumekh. Ce succès inattendu fut remarqué par la société de production, Sawt Al-Ma3arif et propose à Oudaden l’enregistrement du premier album, en 1985.

Les ambassadeurs de la chanson amazighe de Souss.

Elfoua Abdallah
Au même moment de la préparation pour l’enregistrement du premier album, le groupe Oudaden, par l’intermédiaire du ministère de la jeunesse, reçoit, en 1985, une invitation pour la participation au Festival de Tunis. C’était le début d’un long parcours. Du retour de la Tunisie, le groupe enregistre son premier album et participe aux Soirée des Provinces (Sahrat Al-aqalim) à Agadir, Beni Mellal, Rabat, Casablanca, Marrakech …etc. La diffusion de ces soirées sur la chaîne nationale donna plus de notoriété au groupe, et depuis, chaque année Oudaden enregistre un album. En 1988, il participe à la première tournée en Europe et notamment en France, Belgique et aux Pays-Bas avant d’entamer, dix ans plus tard, la tournée aux USA en 1998. En 2005, il participe au grand festival Babel Med de Marseille. Devant 400 candidats, les jurys, composés de grands musiciens et organisateurs, choisissent le groupe Oudaden parmi les 40 finalistes. Lors de la compétition finale, la troupe Oudaden est classée troisième devancée par une troupe espagnole et une autre indienne. Grâce à ce bon résultat, le groupe présidé par Abdallah Elfoua est invité pour participer au festival du Mali en 2007, de Tanzanie,  Zanzibar et  d’Indonésie en 2009.

Oudaden: Fondateurs d’un style?

Une sorte d’unanimité est faite sur l’idée que le groupe Oudaden constitue un style distingué parmi la musique amazighe de Souss. En quoi donc il est distingué?
Après le style des Rways hérité depuis Lhaj Belaid, c’est la musique des formations nommées en amazighe «Tirubba» ou «Tagruppit» en amazighisant l’emprunt français, groupe, qui a pris la relève. En suite émergea un autre style initié par Ammouri Mbarek et suivie par Yuba, Massinissa avant l’apparition d’Amarg Fusion. Le style d’Oudaden n’est autre que le style de «Tirubba» fondé essentiellement sur le fait que le groupe se compose d’un certain nombre d’éléments jouant sur des instruments qualifiés de modernes, par rapport aux instruments traditionnels des Rways. Au sein de ce style, le groupe Izenzaren a réussi à mettre en place un style connu par «Tazenzaret»3.  Il me semble qu’il est caractérisé par les mélodies inventées par le talentueux Igout Abdelhadi. En s’inspirant des musiques mondiales, il a réussi à sortir des rythmes traditionnels habitués à l’oreille soussi et qui se jouent sur la cinquième gamme selon le langage des musiciens. L’impacte des mélodies des films indiens largement vus au cinéma Colizi d’Inezgane pendant les années soixante dix est un aspect qui mérite à être étudié. Et bien évidement sans oublier les poèmes chantés par cette troupe qui sont produits par de grands poètes amazighs de Souss comme Mohamed El-Hanafi chez qui l’engagement politique n’a pas besoin d’être prouvé. A ce niveau-là, si le groupe Izenzaren répondait aux attentes ‘’révolutionnaires’’ des années soixante dix, la formation Oudaden, est venue pour combler le vide dont soufrait le domaine de la chanson d’amour en amazighe, avance M. Jemoumekh. De ce fait, Oudaden a réussi, tout au long des années quatre vingt dix, à faire face aux vagues des chansons d’amour venues de l’Egypte, l’Irak et du Liban. Pendant ce temps-là, Oudaden, rappel le public marocain que chanter l’amour en amazighe n’est pas moins beau. Par des mélodies très ancrées dans les rythmes locaux, le groupe Oudaden a réussi à toucher le sentiment musical profond des Marocains. En reprenant les chansons de rays Said Achtouk, le grand rays des chansons d’amour, les poèmes d’Ahwach 4, de rays Hmad u Tmraght, de Bandaj et d’Abdallah Elfoua lui-même, la troupe Oudaden est devenue le leader de la chanson de l’affection dans le Souss. Elle est en quelque sorte, l’héritière de Rays Said Achtouk avec un emprunt des jeunes des années 90-2000. Par ces spécificités, on peut dire de le groupe Oudaden a réussi à instaurer un style qui le distingue au sein d’une vague plus large qui est celle de «Tirubba», les groupes. Jemoumekh utilise l’expression «le chaabi n tchelhit».

Un succès public face à la marginalisation des institutions étatiques

Depuis sa création officielle, le groupe d’Oudaden reste l’un des rares groupes amazighs qui a échappé à la division. Et c’est du essentiellement à une certaine démocratie interne qui règne au sein du groupe, affirme M. Jemoumekh. Cette démocratie, permet la bonne gestion de l’aspect financier, qui est généralement l’origine de tous les problèmes. Cette solidarité a permis une continuité dans le temps depuis 1985. Il a à son compte presque une trentaine d’albums. Connu par un large public, qu’il soit amazighophone ou arabophone, le groupe Oudaden bénéficie d’une grande notoriété. Pour M. Jemoumekh, l’amour du public demeure leur seul soutien face à la marginalisation des institutions étatiques. Les médias ne leur donnent pas l’importance qu’ils méritent. Sans parler de l’exclusion non justifiée, de tout ce qui est amazigh dans les chaînes marocaines, Le porte-parole d’Oudaden affirme que les rares occasions où ils sont invités c’était pour «décorer l’émission», d’après l’expression d’un animateur de télévision. Ce genre de position mène la troupe Oudaden à refuser la participation aux émissions de télévision. Il faut que la culture amazighe soit respectée et ait ses droits aux médias avec toute sa dignité et loin de la vision folklorique qui domine jusqu’à présent, affirme Jemoumekh. De l’autre côté, il ajoute que malgré le long parcours de la troupe, la seule institution officielle créée pour la promotion de la culture amazighe n’a pas encore penser à se rapprocher de cette troupe qui continue à travailler au service de la culture amazighe.

1 Emission IZURAN, diffusée en amazighe du sud du Maroc sur la chaîne française BRTV.
2 Lors d’une discussion privée.
3 Voir le livre de Azwal intitulé Tazenzaret, parue en 2009.
4 Ahwach est le nom générique de différentes danses collectives amazighes du sud du Maroc. Elles se caractérisent par la présence forte de la poésie via les joutes poétiques.

Article reproduit avec l’aimable autorisation de :

L’auteur : Mr Anir     Site : Amazighnews.net

 http://oudadenelfoua78.unblog.fr

 

 


 

 

 

 

 

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Un extrait d’un article paru dans LeMonde.fr

 La transe berbère au bord de la Charente

Festival populaire qui a largement participé à l’émergence de beaucoup d’artistes de musiques du monde en Europe, Musiques Métisses célèbre sa 35e édition à Angoulême (Charente)

Cette année, il accueille Oudaden, groupe vétéran de la musique amazigh (berbère) du Maroc, qui a commencé sa carrière en reprenant le répertoire des Rways, les chanteurs troubadours traditionnels qui s’accompagnent aux luths outar ou ribab. Formé en 1979, dans la banlieue d’Agadir, le groupe a mis six ans à enregistrer son premier album. Mais les cassettes pirates avaient déjà assuré leur renommée.

Depuis, les six gaillards fiers de leur langue et de leur culture sont devenus des porte-drapeaux. Ils ont multiplié concerts et tournées, y compris en France, mais rarement hors du circuit communautaire. Le groupe fête ses 25 ans de carrière en 2010. « Nous avons pris ce nom en référence à l’oudad, un bouquetin qui vit chez nous, dans les montagnes de l’Atlas. Un animal fier, audacieux, qui n’a peur de rien », expliquent Abdellah el Fouah (leader et compositeur, chant et banjo) et Mohamed Jemoumkh (percussions), sages cinquantenaires d’apparence calme et posée.

Sur scène, c’est une tout autre histoire. Avec leurs camarades, ils lèvent une tempête cyclonique, font cavaler leurs percussions véhémentes, lancent haut la voix. Et provoquent parfois des désordres dans la tête et le corps de ceux qui se laissent happer. « Souvent, il y a pas mal de monde qui tombe en transe dans les concerts ou les mariages où ils se produisent », commente un observateur. A la fin des années 1980, ils faisaient un tabac avec un titre particulièrement parlant, Amzyi adou dergh (Retiens-moi ou je vais tomber), vendu, dit-on, à un million d’exemplaires à l’époque. « Quand je les écoute, j’entends quelque chose de très fort, proche des musiques de transe liées aux génies », déclare le musicien Camel Zekri.

Et l’homme a de l’oreille. Instrumentiste réputé, initié au diwan, un rituel pratiqué par des gnaouas de la région de Biskra, en Algérie, il a assuré la direction artistique de nombreux albums, pour le Nigérien Mamar Kassey, la Mauritanienne Malouma, l’Algérienne Hasna el Becharia. Quelques jours avant Musiques Métisses, dans un petit village de Normandie, il dirigeait l’enregistrement de l’album des 25 ans d’Oudaden.

Auteur : Patrick Labesse

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Success story made in Souss

 

Lors du festival Timitar, Oudaden a fêté, sur scène, ses vingt-cinq ans de carrière. Retour sur le parcours du groupe berbère le plus populaire.

Jeudi 8 juillet, Agadir. La place Al Amal bouillonne. Des milliers de festivaliers ont fait le déplacement. Le Souss entier est là, brandissant drapeaux marocain et amazigh. Tout ce beau monde attend, pas toujours très sagement, qu’Oudaden envahisse la scène. Il est 21 h passées et le public, lassé, exprime son impatience en sifflant les DJ/VJ

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Les six membres d’Oudaden
ont offert un concert explosif
sur la scène de Timitar

Goldenberg et Schemuyle. Alors ils sifflent, eux aussi, avant de laisser la place à ceux que tout le monde attend. Timidement, les six légendes vivantes d’Oudaden s’approprient l’espace, sous une pluie d’applaudissements. Les premières notes sont lancées. Le public, compact, s’avance au plus près de la scène. Là, c’est le feu d’artifice. Visionnaires de la musique berbère, vétérans de la scène amazighe, les Oudaden offrent une musique contagieuse : transe festive, cadence communicative, mélodies jubilatoires… Du soleil pour les oreilles, façonné avec talent, amour et sincérité depuis 25 ans, au rythme d’un album par an.

Pour le plaisir
Retour quelques heures avant le concert, à l’hôtel Atlas Royal. Oudaden donne sa conférence de presse. Mohamed Jemoumekh, porte-parole du groupe et joueur de tam-tam, est venu seul au rendez-vous. Abdollah El Foua, chanteur et chef de file, n’aime pas trop parler, nous explique le directeur de Timitar, Brahim El Mazned, qui “accompagne Oudaden à titre amical”. C’est donc Mohamed qui doit prendre la raquette. Et assurer le revers, lorsqu’un journaliste trop insistant tente de chercher une once de rivalité entre Oudaden et Izenzaren, l’autre groupe mythique du Souss, mystérieux et militant. Sauf que non, il n’y a aucune concurrence, aucune haine entre les deux groupes. Mohamed n’hésite pas à clamer haut et fort qu’à leurs débuts, Oudaden s’inspirait d’Izenzaren… Point, retour à la ligne. Aux quelques journalistes venus prendre le micro ou tendre l’oreille, Mohamed Jemoumekh parle de leur anniversaire : “Il y a vingt-cinq ans, nous sortions notre premier album. La formation Oudaden, elle, est plus vieille que ça”. Car il en a fallu du temps pour que l’apprentissage, l’initiation et l’inspiration venue des Rwayess se transforment en pop du Souss.
Tout commence à Ben Sergao à la fin des années 1970. Dans cette commune non loin d’Agadir, six voisins, âgés de 18 à 25 ans, se mettent au diapason du répertoire amazigh. Leur truc à eux, c’est de mélanger instruments traditionnels et “modernes”. Abdollah El Foua, leader, donne de la voix et caresse son banjo, Ahmed et Khalid sont au talunt et à la derbouka, Mohamed Jemoumekh prend le tam-tam, Larbi Amhal le nakous et Larbi Boukharmous la guitare. Puisqu’ils sont voisins, pourquoi ne pas s’appeler “Adjaren” ? Non, leur choix se portera sur Oudaden, du nom des mouflons de l’Atlas. Le groupe écume les fêtes et les mariages, se fait un nom dans la région. Les “mouflons” ne pensent pas à enregistrer d’album, ils jouent pour le plaisir… mais leurs chansons sont immortalisées par leurs admirateurs, armés de magnétophones. Les cassettes circulent, s’arrachent au noir. Au point d’intéresser la société de production Sawt Al Maârif, qui propose au groupe d’enregistrer son premier album, en 1985.

Popstars du Souss
Le succès est aux portes, Oudaden est désormais incontournable. Amzyi adou dergh se vend à plus d’un million d’exemplaires. Les mouflons ont des ailes, sillonnent le monde, vont de Tunis à Zanzibar en passant par les Etats-Unis ou encore les Pays-Bas. Au Maroc, ils jonglent entre les festivals et les mariages avec un naturel déroutant. Une modestie imparable qui fascine Brahim El Mazned. Ce groupe, qu’il écoute depuis l’enfance, l’intrigue au plus haut point. “Lorsque je leur ai proposé de jouer à Timitar en 2004, se souvient le directeur artistique, ils n’étaient pas très chauds. Abdullah El Fouah m’a répondu que son groupe jouait pour le plaisir, que les mariages, ça leur allait très bien, que la cause amazighe, ils la vivaient au quotidien”. Avant de se rétracter, et de donner un concert explosif à Agadir.
Depuis, Brahim El Mazned ne les lâche plus. C’est lui qui les embarque en Malaisie, au Mali, à Zanzibar. “C’est incroyable. De Bornéo à Agadir, les réactions sont les mêmes : le public danse et chante avec eux”, s’exclame le programmateur. Lorsqu’il les emmène en 2007 au “festival au désert”, au Mali, le groupe est simplement subjugué. Leur tente devient l’auberge espagnole, le ministre de la Culture malien vient y prendre le thé, puis ils se rendent compte que la musique du désert ressemble à la leur. Abdollah El Foua, qui pensait que “les fusions, c’était pour les jeunes groupes”, se ravise. Jusqu’à partager la scène, ce 8 juillet à Timitar, avec des musiciens touaregs rencontrés à Essakane.


Oudaden, le best of
Pour ses vingt-cinq ans de carrière, Oudaden est allé dans un village en Normandie (France), en mai dernier, enregistrer son best of. Sous la houlette de Camel Zekri (compositeur, instrumentiste touche-à-tout), qui a mis à la disposition du groupe son studio, Oudaden prend son temps au milieu des veaux, vaches et cochons. Dans la petite bourgade, il n’y a rien d’autre à faire, si ce n’est de la musique. Même le réseau téléphonique se fait rare. Brahim El Mazned se souvient d’une petite scène de ménage : “L’épouse de l’un des musiciens, n’arrivant pas à le joindre au téléphone, est tombée sur sa boîte vocale. Et donc, sur la voix d’une femme. Elle ne voulait pas croire ou comprendre que c’était un message automatique”… Jalouses, les femmes d’Oudaden ? Ça pourrait se comprendre. C’est l’un des rares groupes amazighs, si ce n’est le seul, à attirer un public féminin aussi nombreux. Parce qu’ils chantent l’amour, qu’il y a une part de séduction, d’envoûtement dans leurs textes, et que leurs rythmes, indomptables, sont indéniablement festifs.
Pas de panique en Normandie, il n’y avait ni les groupies, ni les fans parisiens, ni la diaspora berbère pour s’arracher les Oudaden. Juste les chants d’amour et les rythmes soussis, le regard professionnel de Camel Zekri et la bienveillance de Brahim El Mazned. Ce dernier veut que cet opus, le premier après vingt-cinq ans à être distribué officiellement, soit un bel objet. Qu’un musicologue consacre une vingtaine de pages d’analyses à Oudaden. Qu’ils fassent encore plus de concerts, qu’ils aillent encore plus loin. Qu’ils soient un exemple pour les jeunes groupes. Que le monde les découvre, avant que leur musique ne soit posthume. Qu’ils trouvent un agent pro et qu’ils volent enfin de leurs propres ailes…

 

Le groupe Oudaden (interview & biographie) dans AGADIR 2007 pixel

 

Consécration. Au Womex si tout va bien
Enchaînant les tournées (ils seront du 20 au 25 juillet en Belgique, pour six dates au festival d’été d’Anvers où ils donneront des concerts mobiles dans tous les quartiers de la ville), nos Soussis sans soucis ne s’arrêtent pas là. Après s’être rendus au salon Babel Med Music à Marseille, en 2006,
les Oudaden sont invités, en octobre, au plus prestigieux salon des musiques du monde : le Womex, à Copenhague, qui réunit depuis quinze ans les plus grands professionnels de world music. Entre showcases, conférences, foire et documentaires, les bookeurs, tourneurs et managers du monde entier sont à l’affût du talent et de la révélation musicale. Sur les 700 groupes en compétition venus de 90 pays, seuls 18 ont été sélectionnés. Nos stars du Souss en font partie. Le meilleur tremplin qui puisse exister, selon Brahim El Mazned, visiblement plus excité que les Oudaden : “Eux ne se rendent pas encore compte. Etre programmé au Womex, c’est tout simplement énorme”.

Auteur :Ayla Mrabet  Photo : RACHID BOURHIM

Site : telquel-online.com

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***Oudaden***


les « Mouflons de l’Atlas », les voix du sud,
fête leur 25 ans de carrière
            

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OUDADEN / 25 ans / label aâkia/  Sortie officiel le 8 novembre 2010

Une sélection : « coup de cœur musiquesdumonde » pour cet album qui célèbre les 25 ans de carrière du groupe OUDADEN

Rencontré pour la première fois au Maroc en 2005, au festival Timitar d’Agadir, j’ai été scotché par l’audience, la présence, la qualité de captation et d’échange du groupe avec une foule (près de 60 000 personnes selon l’organisateur) venue s’éclater, danser sur des chants amazighe à la limite de la transe. Oudaden était présenté comme les enfants terribles, la relève du groupe Nass El Ghiwane.

Brahim El Mazned, le directeur artistique du festival Timitar d’Agadir, a été la cheville ouvrière de cette ascension internationale, grâce à ses connaissance des réseaux des musiques du monde en France, il réussit à faire programmer Oudaden à Marseille au forum Babel Med Music en 2006, qui s’est clôture par la reconnaissance du Prix France-Musique des Musiques du Monde. Depuis, les autres festivals se sont empressé de les programmer au USA, en Afrique, et récemment le festival des musiques métisse à Angoulême, puis la reconnaissance des professionnel au Womex en 2010.

Ce dernier album réalisé en mai et juin 2010 est le premier enregistrement studio du groupe Oudaden en dehors du Maroc, grâce à la ténacité de Brahim El Mazned et à la collaboration artistique de Camel Zekri qui est aussi le directeur de collection du nouveau label aâkia.

L’expérience de Camel Zekri , en terme de réalisation, de production et ses connaissances musicales des musiques du monde ont permit cette production d’une grande qualité.

Le tour de force a été de réaliser un « son » studio , d’un grand confort d’écoute , les voix , les instruments, les cœur sont tour à tour mis en valeur, sans renier au tempo, à l’ambiance, au jeux , à l’atmosphère, à la dynamique du groupe comme l’un des sept titres, la quatrième plage : « Amdakoul inou Frebbi « 

Avec cet album, les portes vont s’ouvrir rapidement en 2011, et le bonheur pour nous de les revoir en France… 

Auteur : Salah Mansouri
Site :
musiquesdumonde.fr

 

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Une belle rencontre 

oudaden-1-oudadenelfoua78unblogfr dans AGADIR 2007

Dans le cadre de l’option DP3, un groupe d’élèves a accueilli les musiciens du groupe Oudaden d’Agadir au Maroc qui partageaient l’affiche de « Couleurs du monde » à l’Espace Glenmor à Carhaix avec un groupe polyphonique serbe Svetlana Spajic Group (5 femmes) et les bretons du Jacky Molard Quartet, vendredi soir à Carhaix.

Aurélie Besenval , de l’association le Plancher a organisé cette rencontre dans le cadre du projet mis en place depuis le début de l’année avec les élèves. Ils travaillent sur la réalisation de leur deuxième journal culturel.

Le groupe Oudaden, composé de 6 musiciens, chanteurs et danseurs, s’est prêté aux questions des journalistes en herbe. Mohamed JEMOUMEKH s’est fait le porte parole du groupe pour expliquer aux élèves l’origine du groupe qui s’est formé en 1978, leur parcours de musiciens. Ils ont arpenté les plus grandes scènes mondiales sur les 5 continents , mais c’est la première fois qu’ils se produisaient en Bretagne. Au Magreb, leur musique Amazigh attire près de 300 000 personnes lors de leurs concerts !

Leur répertoire puise ses racines dans le patrimoine culturel marocain mêlant instruments traditionnels et modernes : percussions, banjo et guitare électrique. Leurs chants racontent des thèmes universels comme le partage et la solidarité ou encore les difficultés socio-économiques de leur région. Pour eux la musique est un vecteur de rencontre, de réussite mais aussi un moyen de perpétuer une tradition et une culture familiale. C’est tout aussi important pour eux de parcourir le monde et de continuer à jouer chez eux lors de fêtes de mariage par exemple.

Les élèves de l’option DP3 les ont retrouvés sur scène le vendredi soir à Carhaix où ils ont pu « entendre et voir » cette musique vivante et captivante. Quelques élèves étaient chargés lors du spectacle de prendre des photos avec les conseils d’Eric le Gret (photographe qui suit la programmation du Plancher) , qu’ils sélectionneront pour accompagner les articles du prochain « Kreizy Breizh ».

Les membres de groupe :

Abdallah EL FOUA : Chant et banjo (leader),

Ahmed EL FOUA : Talunt et derbouka,

Mohamed JEMOUMEKH : Tam-tam

Larbi AMHAL : Nakus,

Khalid EL FOUA : Talunt.

Le groupe Oudaden était accompagné de Françoise Degeorges qui anime l’émission Couleurs du Monde sur France Musique et Charles Le Gargasson, réalisateur de l’émission. Les journalistes ont apporté aux élèves leur regard professionnel en leur expliquant comment une interview doit être menée et l’intérêt d’être interactif, entre l’interviewer et intervieweur.

Oudaden : Le Plancher, Carhaix 2012
Album : Oudaden : Le Plancher, Carhaix 2012
Oudaden : Le Plancher, Carhaix 2012 Rencontre du groupe Oudaden avec les élèves de l’option DP3.
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Voir l'album

Sitehttp://www.college-jccarre-lefaouet.ac-rennes.fr


analyse audience

21 commentaires »

1 2
  1. waifa dit :

    merciiiiiiiii tres bien resumer le parcours merci oudaden les mailleurs

  2. mohamed dit :

    oudaden c est «  » Le groupe souss «  » que je prefere ils ont bercé mon enfance j ai tout les cassetes et videos je dis merci a ce groupe oudaden

  3. hamid souss dit :

    tbarkellah le parcours de oudaden est vraiment exceptionel bravo pour cette carriere et les musique que ca continue inchallah tanmirt oltmano oudadenelfoua pour ton blog rien a dire c est geant

  4. jamal n souss dit :

    azul

    oudaden sont les meilleurs merci pour larticle et ton blog

  5. mina dit :

    mille merci oltma c est super ce que tu fais j aime ton site sur oudaden le meilleur du net
    bsaht oudaden pr leur parcours je les kiffffffff grave mon groupe prefere je les aime trop surtout elfoua abdellah
    merci

  6. nadia dit :

    tanmirt nk bahra oltmano f mayad c formidable le parcours de mon groupe oudaden c vraiment un blog qui ma plait bpc ayk i3awn rbi

  7. ahmed dit :

    oudaden l3az g tt les albums jaime tt la music de oudaden abdellah elfoua c le roi du benjo artnchkar bezzzzzzzzaffffff oudaden tanmert oltma tfoulki l blog

  8. fouz dit :

    salamoaleykoum
    oudaden c est pour moi le groupe du souss j ai tout leur musique depuis le debut c est les rois de la chanson amazigh bien loin devant inerzaf et imghrane et compagnie
    vive oudaden
    merci ma soeur pour ce beau blog

  9. mr bekkali mohamed dit :

    salamo 3alaykoooooooooooooooooooooooooooooooooom ca va ca va chwiya wla bezaf wlah hta twchnakom simo de sale

  10. Abdellah from "Temsia" Agadir dit :

    Thank you very much for this blog which introduced how oudaden groupe established and founded, Really i loved oudaden music taps, and i have a good comand of them, i play them very good, I wish all the best for Abdellah Elfoua and good parcuing to come up with the newest and finest traditional berber music,
    Abdellah elfoua has a magical sound which caught up the ears of thaousand people either in Agadir city and over the country and abraod,

    Thaks again the owner of this blog,

    Abdellah, green_moroccan@yahoo.fr

    Hello Abdellah,

    Thank you to you for your message and your visit on the blog, I appreciate very much.

    Friendly Oudadenelfoua78

  11. rachid dit :

    salam ana rachid mn massa ..arkn bahra nsimroor .t3zam darnah bzzaf arawn ntmna lmazid in cha alah….merci oudaden

  12. hicham titi dit :

    DIMA OUDADEN ar lmouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut

  13. Soumaya dit :

    Oudaden c est le groupe que je préfère Merci pour blog

  14. abdellah aitsi3r dit :

    tbarkllah 3la lhaj abdellah elfoua merci mon blog

  15. abdellah aitsi3r dit :

    dima oudaden ar lmot tanmirt ihlan itrabot oudaden merci

  16. abdellah aitsi3r dit :

    abdel-aitsi3r.skyrock.com msn abdel-aitsi3r@hotmail.com

  17. abdellah aitsi3r dit :

    chi imik fli imik makh orgih gmak l9n3 awrilin ayafgan ima tirmt ilagih yan tchidass yan issikitnt awali isrotn zozrn fiyi timilot ima l3chor ida ssokhzan orakikss ach imik fli imik makh orgih gmak merci oudaden

  18. tarik achaaray dit :

    irba la7babngh yan iterjouuuuuuun tamounte inat aditay rbi rel 9lbngh elkofr
    merci beaucoup pour ce morceau

  19. tarik achaaray dit :

    adourtouuuuuut awlino tilli kijerhn.adourtouuuuuuut ayminooo tilli kizelfen.oransbegh rikhfino achkou nhtajaaaaaaat.
    allaaaaaaaaaaah quelle belle voix !!!!!!!!

  20. tarik achaaray dit :

    groupe oudaden est un groupe que je préfére trés trés beaucoup. j’aime beaucoup le voix de elfoua
    oudaden agisillan arrrrrrrr lmouuuuuuuuuuut

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